Depuis le premier post, tout le monde a compris qu’une volonté de déplacement (voire de désorganisation) s’exerce dans mon travail (voir la page ivresse en cours). Qui dit déplacements dit véhicules! J’ai déjà parlé de Champ et véhicules dans les signes iconiques de Schapiro (page Composition (I)). Je vais à présent vous entretenir d’un autre type d’éléments dynamiques.
Les véhicules « parergoniques »
Il s’agit de ce qui se place autour, par-dessus, devant, derrière… de tout ce qui s’ajoute à l’œuvre proprement dite. Cadres, marie-louise, passe-partout, phylactères, cartouches, verre à vitre, socles, colonnades autour de bâtiments… une catégorie de formes qui côtoient les œuvres sans en faire vraiment partie. Ça habite le livre La vérité en peinture de Derrida chez Flammarion, 1978. Je ne vais pas me lancer imprudemment dans une explication de texte, mais je vais mettre en évidence les caractéristiques dont je me sers en terme de déplacements.
Mobilité, territoire, position
Mouvement
Selon Derrida, le parergon est « une structure prédicative que l’on peut transporter en d’autres champs pour lui soumettre d’autres contenus ». Il est donc naturellement mobile dans l’espace.
Il peut aussi apparaître et disparaître, toujours suivant D. « Il disparaît lorsqu’il est au maximum de son effet ».
Cartographie
Le parergon se substitue à un manque, c’est un adjuvant, une prothèse. Il se place là où le manque s’exprime, en général à la frontière entre l’œuvre et son environnement. Il a lui-même une limite identitaire qui est l’ornement (le schmuck). Le Parergon perd ses qualités « lorsqu’il signale l’œuvre à notre assentiment »(D.) et il devient une simple parure.
Position
Il se place au bord, au contact du contenu qu’il sert. Une légère reptation, un simple glissement peuvent entraîner un changement de statuts de l’ensemble parergon/ergon.
Deux questions à régler :
Est-ce qu’on peut « parergoniser » n’importe quel élément ?
Comment faut-il s’y prendre ?
3 réflexions sur « Parergon »