Carborundum

Atelier Carborundum  Chatellrault  03 mars 2010

Todd Narbey

Le procédé au carborundum a été mis au point par Henri Goetz . C’est une technique additive qui consiste à appliquer sur le support (ici du plexiglas) un mélange d’acrylique, de colle vinylique et de poudre de carborundum (carbure de silicium   ). On laisse sécher le mélange pour obtenir un ciment extrêmement dur et granulé. Le grain, dont la densité dépend de la taille des particules de carborundum, a pour fonction de permettre l’encrage tout en produisant un gaufrage.

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Les matériaux de base : colle à bois, peinture acrylique, trois densités de carborundum : 220, 120, 80 (le gros ayant le plus petit indice)

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Plaque au carborundum de Michel Haas et tirages de Minouche et Todd.

Le mode opératoire

 

Préparation de la pâte

On mélange les trois composants dans des proportions égales (1/3) peinture, colle  et carborundum. Il faut s’assurer que le mélange est parfaitement homogène.

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Préparation des plaques

On prépare le support. On trace les plages à recouvrir à partir du dessin de départ.

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On détermine les zones qui seront  dévolues au noir et celles qui concerneront  les couleurs.

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Plaque sur laquelle on a déterminé les zones colorées, qu’on a cernées d’un trait de feutre noir.

On remplit au doigt les zones avec le mélange préparé. Tant qu’il n’est pas sec, on peut travailler la texture, l’épaisseur…

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Le temps de séchage pour assurer un durcissement suffisant est de 12 heures.

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Avant d’encrer on prend soin d’épousseter avec une brosse ou un gros pinceau de manière à éliminer les petits débris ou poussières qui pourraient altérer l’encrage.

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Encrage, essuyage

 

Pour encrer il faut « graisser » l’encre, Todd préconise un produit appelé « distributeur 15 » qui est une graisse industrielle. La viscosité du mélange doit être suffisante pour ne pas arracher le papier après le pressage (la vieille alchimie, type de papier, humidification, encrage, pression fonctionne ici à plein).

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On voit ici la différence entre l’encre brut (au centre) et l’encre traité sur le bord.

L’encrage se fait au pinceau.

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L’essuyage en deux ou trois étapes : deux passages Bottin avec un geste en 8, un ou deux passages au papier de soie, et, si on veux une réserve impeccable, un paumage au blanc de Meudon.

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                            On n’oublie pas les tranches…

Le graissage des encres de couleur est d’autant plus important qu’il n’y a, à proprement parler, pas d’essuyage (les plages colorées  étant limitrophes ça entraînerait des passages indésirables).

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L’application des encres se fait aussi au pinceau.

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On peut, tout de même,  gérer la quantité d’encre par tamponnages avec du papier de soie.

Tirage

La surépaisseur due à la couche de Carborundum et sa rugosité oblige à faire particulièrement attention au positionnement des langes et à la pression du rouleau de presse. Il faut aller chercher l’encre dans les traits sans crever le papier avec les gaufrages.

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L’ordre des tirages (noir d’abord ou couleurs) dépend du résultat souhaité. La position orthodoxe (pas celle du missionnaire) semble privilégier le tirage noir en premier.

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J’ai fait le contraire, parce que je trouvais que mes noirs bouchaient mes couleurs.

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La superposition des deux tirages.

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8 réflexions sur « Carborundum »

  1. Merci pour cette explication claire et précise. Pouvez-vous simplement me préciser le type de graisse que vous utilisez pour mélanger à votre encre. Je n’ai pas trouvé celle dont vous parlez ci-dessus, « distributeur 15 ».
    Merci et encore bravo
    Gérard

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    1. Bonjour Gérard, l’eau a coulé sous les pont depuis et j’utilise maintenant la technique de Caroline Bouyer (son site http://www.carolinebouyer.fr/) en gros les modifications majeures sont : pas besoin de peinture blanche dans le mélange (juste colle à bois et carborundum, le mélange doit être suffisamment fluide pour être appliqué au pinceau) et huile d’olives pour mélanger avec les encres. Ça marche très bien et c’est moins compliqué.
      Cordialement
      JJDR

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  2. Merci pour la clarté des explications !
    Je pratique cette technique depuis peu ,et j’avoue avoir trouvé dans votre publication un certain nombre de réponses à des questions que je me posais .
    Dominique

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  3. Jean-Louis Cordonnier 2 juillet 2015 — 11 h 44 min

    Vous préconisez trois granulométries ; quelle est la différences ?
    Donnent-ils des noirs différents ?
    Que se passe-t-il si on juxtapose une zone 80 et une zone 220, par exemple ?
    Merci pour votre réponse.

    Jean-Louis

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  4. je viens de découvrir qu’Antonio Segui a également pas mal utilisé cette technique au carborandum. Dans le même registre j’ai obtenu des impressions intéressantes avec de la pâte sintofer appliquée sur tôle d’acier. Délicate à doser, peut se poncer se retravailler, mais matières très intéressantes.Vos indications sont claires et détaillées. Bravo

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