Regarder les œuvres ensembles, longtemps, a clarifié terriblement ce que j’essaye d’entretenir dans et entres elles. À savoir cette histoire de passage. C’est assez compliqué, pour paraphraser Careri, Envols d’amour, Le Bernin : Montage des arts et dévotion baroque, Usher 1990. Il s’agit de mener à bien l’unification non discursive d’un multiple hétérogène constituant un dispositif de figuration. Dans l’ordre : comment unifier et à quelle fin, comment se tenir éloigné du langage, gérer une hétérogénéité qui ne tient pas tant de la nature des éléments que de leur appartenance simultanée à des systèmes sémantiques différents, enfin gérer ce qui se rapporte aux dispositifs de figuration (merci Descola). Ça fait donc beaucoup pour un p’tit gars tout seul. Mais ça va tout de même beaucoup mieux depuis quelque temps, et l’essentiel de ces questions est quasi résolu. À telle enseigne que j’envisage de clore quelques œuvres en attente depuis un an ou deux.
Pour Picasso, le dispositif est aidant (une boîte qui s’ouvre et se pose sur une table ou un socle). Je vais adjoindre un fond de caisse, à l’arrière, dans laquelle est placé un pli en papier (la mise en scène sera un poil plus complexe mais l’idée est là) (le pli fait partie des acquis de l’exposition ; c’est un outil dont je n’avais pas bien mesuré la portée, malgré Deleuze et Thom). Comme d’habitude la rançon du faire se mesure en temps d’appropriation des moyens. Pour l’instant ça donne ça.
Dessins préparatoires :
Maquette Blender :
Maquette papier, qu’il faut pousser jusqu’à un niveau de maîtrise acceptable :
Pour Actéon, c’est moins difficile. L’ajout d’un troisième terme dont les motifs devraient tisser avec les éléments des deux autres triptyques une unité opérationnelle.
Pour Io, une photo de Véro devant le dessin par Isa semble être un point de départ acceptable, mais c’est encore embryonnaire.